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Mieux comprendre quand on a une surdité

Rédigé par ODYO | déc. 14, 2024
 

Une perte auditive affecte plusieurs sphères de la vie d’une personne. Comme elle entend moins bien certains sons, il devient plus difficile de suivre une conversation. 

Par exemple, essayez de lire la phrase suivante: 

« J’ai urpris une ouris qui autait au ol» 

Une personne qui aurait de la difficulté à entendre les petits sons comme les « S » pourrait comprendre quelque chose qui ressemble à l’exemple ci-haut (à la place de « j’ai surpris une souris qui sautait au sol »).  

Compenser l’information manquante 

Le cerveau est tout de même capable de faire ce qu’on appelle de la suppléance auditive, soit remplacer les parties manquantes d’un mot ou d’une phrase qu’on a entendu. Par exemple: 

« Je m’en vais  _anger les pneus »  

Grâce au contexte, vous avez probablement trouvé la bonne réponse (je m’en vais changer les pneus), car habituellement, on ne va pas manger les pneus! 

Cependant, plus il nous manque de petits bouts de phrases et de mots, plus écouter quelque chose nous demande des efforts. Ainsi, les personnes malentendantes peuvent avoir à fournir un effort important pour essayer de combler tout ce qu’ils n’ont pas compris. Cet effort constant peut provoquer une fatigue mentale et certains en arrivent même à s’isoler pour ne pas avoir à suivre une conversation. 

La conversation se fait à deux 

Il est rare que l’on fasse la conversation tout seul! Habituellement, cette activité implique au moins deux personnes. Ne mettez donc pas sur vous toute la responsabilité de comprendre la conversation. Votre interlocuteur a aussi sa part de responsabilité. Chacun d’entre vous peut faire son bout de chemin pour faciliter la communication. 

Pour en apprendre plus sur les stratégies pour faciliter la communication, cliquez ici. 

S’aider grâce aux indices visuels 

Parfois, il est bénéfique d’observer la personne pour obtenir des indices visuels. Une grande partie de la communication passe par le non verbal, comme la posture, les expressions faciales, le froncement des sourcils, la vitesse de la parole, les intonations de la voix, etc. Portez attention à tous ces indices qui peuvent venir vous aider à comprendre les intentions et le contexte de la discussion. 

Plusieurs personnes s’aident également de la lecture labiale qui consiste à lire sur les lèvres. Par exemple, quand quelqu’un fait la lettre « O », ses lèvres s’arrondissent, nous donnant un indice sur le son qui a été produit. Cette technique, en complémentarité avec les stratégies de communication, permet de se donner un coup de pouce supplémentaire. Dans les centres de réadaptation auditive et dans certains organismes, il est possible de suivre des cours de lecture labiale pour améliorer cette capacité.  

S’aider grâce aux signes 

Vous avez déjà probablement entendu parler de la LSQ, la langue des signes québécoise. Il s’agit d’une langue à part entière, utilisée par certaines personnes sourdes pour communiquer. Chaque signe représente une idée, un mot ou une expression. C’est une langue avec sa propre syntaxe qui est différente de celle du français.  

Ce ne sont pas toutes les personnes malentendantes qui communiquent en LSQ. Certains utilisent le langage des signes, car, depuis la naissance, leur perte auditive est très importante et/ou parce que cela fait partie de leur culture. Il existe aussi des signes comme support à l’apprentissage de la langue orale chez les enfants avec ou sans surdité. 

Également, il existe le langage parlé complété (LPC) qui consiste en 8 positions de la main à placer à 5 endroits du visage. Chaque mouvement de la main sur le visage correspond à un son. Cela donne un indice visuel à la personne malentendante pour savoir quel son a été prononcé. Il s’agit d’une méthode qui peut être utile pour les enfants tout comme les adultes. 

S’aider grâce à la technologie 

Ce qui peut aider une personne malentendante à comprendre les sons qu’elle entend mal… c’est de les réentendre! 

Selon la sévérité de la perte auditive, il existe différentes solutions technologiques comme la prothèse auditive et l’implant cochléaire. Si vous souhaitez connaître la différence entre les deux, cliquez ici. 

Il existe aussi des solutions pour amplifier le son de certains objets du quotidien, comme le téléphone fixe, le cellulaire, la sonnerie de porte, le détecteur de fumée ou la télévision. C’est ce qu’on appelle des aides de suppléance à l’audition 

En combinaison avec les autres astuces mentionnées ci-haut, ces technologies peuvent venir aider les personnes ayant des difficultés de communication et d’écoute.